Barthélémy Constantin: «On doit tout faire pour être en Champions League»
C’était il y a un mois. Le 12 novembre dernier. Quelques minutes après le coup de sifflet final de ce funeste match face à Saint-Gall (2-7), Barthélémy Constantin avait d’abord été interdit de se présenter à nous par le désormais ex-entraîneur Paolo Tramezzani. Quelques négociations plus tard, il nous avait finalement rejoint sur le banc de touche d’un Stade de Tourbillon désert. La mine défaite comme celle cuisante que venait de concéder l’équipe, tremblant autant de froid que de dépit, le directeur sportif l’affirmait sans détour: «On va la traîner comme un boulet pendant deux mois.»
«Tant qu’il n’y aura pas de victoire, c’est difficile de ne pas penser à cette défaite contre Saint-Gall et d’aller de l’avant.» Barthélémy Constantin
Quatre semaines ont passé depuis mais ce revers hante toujours l’esprit du dirigeant. «Ce mois de vacances a fait du bien mais pas autant que si ce match face à Saint-Gall n’avait pas existé. Tant qu’il n’y aura pas de victoire, c’est difficile de ne pas penser à ça et d’aller de l’avant.» Cette claque, on le sait, a une des conséquences directes. Elle a précipité la chute de Paolo Tramezzani et l’intronisation de Fabio Celestini. «Je l’ai déjà dit mais on a vu un FC Sion à deux visages durant cet automne. Ce dernier revers a été la goutte qui a fait déborder le vase.»
Une accumulation…avant l’explosion face à Saint-Gall
Barthélémy Constantin l’assure: le Transalpin n’a pas été évincé uniquement sur la base de cette partie tristement historique. «Non, c’est vraiment une accumulation de choses qui a mené à ça. Les mauvais résultats se sont enchaînés, notre jouerie était moins bonne, notre attitude sur le terrain défaillante. On a tout fait pour rectifier le tir mais la pression est petit à petit montée et l’explosion est survenue contre Saint-Gall.» Si le directeur sportif souhaite désormais mettre Fabio Celestini dans les meilleures dispositions pour «bien finir la saison et écrire une page d’histoire», il ne le cache pas non plus: «Même si ça peut paraître bizarre ici à Sion en connaissant la réputation du président, devoir remercier un entraîneur a toujours un goût d’inachevé.»
«C’est notre troisième séparation avec Paolo mais l’amour que l’on se porte mutuellement est toujours le même.» Barthélémy Constantin
La pilule a peut-être (certainement) été encore plus dure à avaler cette fois pour Barthélémy Constantin. Sa relation avec Paolo Tramezzani était très forte. Le Transalpin n’avait d’ailleurs pas hésité à nous dire de lui qu’il était le petit frère qu’il n’a jamais eu. «Vous savez, c’est notre troisième séparation avec Paolo mais l’amour que l’on se porte mutuellement est toujours le même», souffle le dirigeant. «Même lorsqu’il n'était plus ici, on continuait à s’écrire presque quotidiennement. Cette relation humaine ne va pas changer pour un sou, croyez-moi!»
Ce n’est pas Hollywood
En prenant des chemins différents il y a trois semaines, les deux hommes ne se sont donc pas complètement quittés. «On s’est dit les choses qui n’allaient pas et on est rapidement passés à autre chose. Avoir une relation si puissante a facilité les échanges à ce moment-là. Il n’y a eu aucun clash. De toute manière, lui comme moi, on sait qu’il n’y a qu’à Hollywood que les histoires se finissent bien.»
«Rendre Tourbillon attractif, mettre le feu à notre stade, c’est primordial!»Barthélémy Constantin
L’histoire du FC Sion, elle, s’écrira désormais avec Fabio Celestini à la baguette. Un entraîneur qui représente l’extrême opposé de ce qu’était Paolo Tramezzani. Après le catenaccio, un jeu régulièrement dénué de spectacle, cette rocade sur la touche promet une métamorphose. Partout où il est passé, le Vaudois a lui suscité l’enthousiasme. «L’objectif, c’est de retrouver un FC Sion qui fait rêver les Valaisans. Une équipe qui donne du plaisir à tout le monde. Rendre Tourbillon attractif, mettre le feu à notre stade, c’est primordial!»
La Coupe...mais pas que
Ce lundi lors de la conférence de presse de présentation de Fabio Celestini, une date est régulièrement revenue dans les discussions: celle du 4 juin prochain. Le Vaudois espère boucler son mandat (qui porte pour l’heure jusqu’au terme de la saison) ce jour-là en ramenant en Valais une 14ème Coupe de Suisse. «On veut aller la chercher mais ce n’est pas notre seul objectif», précise Barthélémy Constantin. «Beaucoup en parlent et on connaît l’importance qu’elle a en Valais mais il ne faut pas oublier le championnat. Seulement cinq points nous séparent de la 2ème place. Il faut qu’on s’en rapproche. Elle nous permettrait d’obtenir une place en Champions League. On doit tout faire pour y parvenir!»
Le FC Sion rejoint ce mardi la Vallée de Joux pour un stage d’oxygénation de trois jours visant à renforcer les liens au sein du groupe et à permettre à Fabio Celestini d’apprendre à connaître ses joueurs. Un camp auquel ne participe pas Mario Balotelli qui dispose d’un programme spécial cette semaine. Barthélémy Constantin nous en explique les raisons et commence par évoquer le mercato du club sédunois.
