Les réactions après la relégation du FC Sion

Mardi 6 juin 2023 - 23:41

Il était 22h19 mardi soir à la Pontaise lorsque l’issue redoutée depuis des semaines est devenue réalité. Battu 4-2 par le Stade Lausanne Ouchy lors du match retour du barrage de promotion/relégation, le FC Sion n’est pas parvenu à inverser la situation après avoir déjà perdu 2-0 lors de l’aller samedi à Tourbillon. Dix-sept ans après l’avoir rejointe, il quitte donc l’élite du football suisse et militera en Challenge League dès la reprise du championnat dans un mois et demi.

Une (timide) réaction qui n’a pas suffi

«Le premier sentiment qui m’habite est évidemment la tristesse», soupire Gaëtan Karlen, l’unique joueur à s’être arrêté face à la presse au terme de cette soirée noire. «Malgré le score du premier match, on y croyait encore aujourd’hui. Malheureusement, une fois encore, les éléments n’ont pas tourné en notre faveur. On encaisse ce but en début de match (ndlr: après six minutes)  alors que l’objectif était justement que ce soit nous qui attaquions fort d’entrée. On a montré une réaction par la suite mais cela n'a malheureusement pas suffi.»

«Tout le monde va pâtir de cette situation.» Gaëtan Karlen

Alors que les joueurs stadistes fêtaient leur exploit avec un public venu en nombre garnir les tribunes de la vétuste Pontaise, les joueurs valaisans sont eux restés relativement loin du secteur dévolu aux fans visiteurs au coup de sifflet final. À l’instar de plusieurs de ses coéquipiers, Gaëtan Karlen ne pouvait pas retenir ses larmes au moment de revenir sur ce moment qui restera forcément ancré dans l’histoire de son club formateur.

«C’est pas évident d’arriver en fin de contrat dans une situation pareille»

5 questions à Paolo Tramezzani

Paolo Tramezzani, votre première réaction après ce dénouement?

 Un sentiment de grande tristesse, de désillusion et d’amertume… pour les joueurs, pour le club et pour nos supporters qui nous ont accompagné aujourd’hui. Une relégation ça fait très mal, c’est la première fois que ça m’arrive en carrière. C’est un sentiment très fort.

 Vous étiez là en début de saison et vous vous retrouvez de nouveau là pour l’épilogue. Comment peut-on expliquer un exercice aussi compliqué?

 Au début, ça allait. Tout s’est compliqué par après parce qu’au début ça partait sur des bonnes bases. L’équipe affichait de l’enthousiasme, de l’envie, une certaine jouerie. Ensuite, la saison a pris une autre tournure avec beaucoup de passages difficiles, beaucoup de changements. Avec les attentes générées l’été dernier, c’était impensable de se retrouver dans cette situation. C’est le football. C’est la meilleure leçon que peut te donner le football. C’est très dur à vivre. C’est un moment d’introspection. Chacun doit se demander ce qu’il a bien fait ou non. S’il y a une utilité dans ce genre de moments, c’est celle-là.

 Depuis votre retour il y a trois semaines, est-ce que vous sentiez que cette mission allait être impossible?

Pour être honnête, j’ai compris rapidement que l’équipe n’était pas dans le même état que lors des premiers mois de la saison. Il s’est passé tellement de choses. Le classement n’a pas aidé mais on peut parler aussi des blessures et des autres épisodes malheureux. La tête n’y était plus. Malgré tout ce que les joueurs ont essayer d’entreprendre, le corps ne suivait plus les pensées. Si je ne devais avoir qu’un regret…c’est de ne pas avoir vu l’attitude affichée ce soir lors des précédentes parties.

 À qui la faute? Qui est responsable de cet échec sportif?

Ce n’est pas à moi de juger. Ce n’est pas à moi de dire qui a bien fait ou mal fait son travail. Ce qui m’importe c’est le moment présent, qui est un moment de grande tristesse et de douleur. Je n’aurais jamais souhaité vivre cela, encore moins avec ce club. Je veux soutenir mes joueurs dans cette épreuve. On devrait se revoir pour discuter et faire le bilan.  Ces prochains jours seront difficiles pour tout le monde, et c’est juste ainsi. Mais ce n’est donc pas le moment de chercher des coupables ni de parler du futur. Et en tout cas ce n’est pas à moi de le faire.

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