Denis-Will Poha: «Avoir un vestiaire multiculturel sera une arme»

Mercredi 6 juillet 2022 - 16:01

«Je me suis perdu, je ne savais plus où je devais venir.» À peine la porte de la salle de presse du centre d’entraînement de Riddes franchie, Denis-Will Poha s’excuse pour son léger retard. Les mots du milieu de terrain français prouvent qu’il n’a pas encore totalement pris ses marques dans son nouvel environnement. Il se livre une première fois depuis son arrivée. Interview.

Denis-Will Poha, voilà deux semaines que vous vous êtes engagé en Valais. Comment se passe l’adaptation à votre nouveau club?


Bien. Je n’étais jamais venu en Suisse avant et je suis heureux d’arriver dans une si jolie région. Tout s’est passé très vite depuis ma signature. On est tout de suite partis en stage dans les montagnes, là-bas, à Crans-Montana. On a travaillé fort avant de revenir ici, en plaine comme vous le dites. Maintenant, le focus est déjà sur le premier match de championnat.

«Le FC Sion me suivait depuis l’été dernier. Cet intérêt m’a mis en confiance.»Denis-Will Poha

Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre le FC Sion?


Mes agents me parlaient de ce club depuis un bon moment mais cela ne s’est pas fait tout de suite, pour diverses raisons. Durant mon passage à Pau ce printemps, j’entendais toujours parler de ce club. J’ai alors compris qu’il s’intéressait vraiment à moi. Que les dirigeants connaissaient mon profil et savaient ce qu’ils voulaient faire avec moi. Être suivi pareillement m’a mis en confiance. Et puis, on m’a présenté un projet ambitieux. Celui de faire passer un cap au FC Sion. C’est cool si je peux y participer et faire en sorte qu’il se réalise.

Concrètement, à quand remonte les premiers contacts avec le club?


À l’été dernier. Nous avons encore eu des discussions en janvier mais je sortais alors de six mois sans jouer. Je comprends qu’il y ait eu des doutes sur mon état physique à l’époque.

Finalement, vous êtes donc bien un joueur du FC Sion. Qu’est-ce que vous connaissiez du club avant de signer ici?


Peu de choses, je vous l’avoue. J’en avais seulement entendu parler par certains de mes anciens coéquipiers qui ont évolué dans ce club. C’était notamment le cas de Gelson Fernandes que j’ai côtoyé à Rennes.

«Durant mon parcours, j’ai appris de différents cerveaux dans différents horizons.»Denis-Will Poha

Rennes où vous avez été formé et effectué vos premiers pas en pro. Votre parcours vous a ensuite conduit en prêt en Ligue 2, au Portugal avant un retour en France du côté de Pau. À 25 ans, on peut presque dire que vous avez eu plusieurs vies…


C’est vrai que j’ai voyagé et fait plusieurs clubs. J’en ressors avec une bonne dose d’expérience. Partout, j’ai rencontré des coachs différents. J’ai appris de différents cerveaux dans différents horizons. À chaque fois qu’un nouvel entraîneur débarque dans notre carrière, il nous apporte ses idées de jeu, sa vision du travail. Des choses que l’on n’avait pas encore connues jusque-là.

Puisque vous parlez de coachs, parlons de Paolo Tramezzani. La communication en italien, ça se passe bien?


Ah, il parle anglais aussi hein (rires)! Après, vous savez, on s’adapte. Le foot, c’est universel. Sur le terrain, tout le monde est censé parler la même langue.

Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur ses idées de travail à lui?


Bon, là on est en pleine phase de préparation. Il nous pousse donc forcément à aller chercher au plus profond de nos ressources physiques. Il faut franchir un cap à ce niveau-là pour être prêt à la reprise du championnat. Ce que j’ai aussi pu remarquer jusqu’à présent, c’est qu’il cherche constamment à faire passer ses idées de manière collective. Ce n'est pas le cas de tous les entraîneurs et c’est quelque chose que j’apprécie.

Évoquons Didier Tholot, un entraîneur bien connu en Valais sous les ordres duquel vous avez évolué à Pau ce printemps…


Lui aussi avait sa philosophie de jeu à laquelle j’ai dû m’adapter. C’était un super gars, qui a réussi à réunir tout le groupe autour d’un même projet.

«Didier Tholot ne m’a dit que du bien du FC Sion.»Denis-Will Poha

Vous avez échangé avec lui avant de signer en Valais?


Forcément. Il m’a dit qu’il était passé par là, qu’il y a remporté la Coupe de Suisse. Il ne m’a dit que du bien du FC Sion. Il était convaincu que c’était une bonne opportunité pour moi.

Après le Portugal, vous vivez votre 2ème expérience à l’étranger. Avec une différence de taille: la langue…


C’est vrai. C’est beaucoup plus facile ici même si j’y ai découvert des expressions que je ne connaissais pas (rires). Et puis bon, le vestiaire est assez polyglotte. Il y a de l’allemand, du portugais, de l’anglais, c’est vraiment multiculturel.

Ce côté multiculturel justement, est-ce qu’il peut aussi vous porter préjudice par moment?


Je ne crois pas. Je le vois plus comme une force. Chacun vient de différents horizons et si on arrive à mettre en commun toutes nos expériences, si on parvient à créer une alchimie, ce sera une arme.

Vous êtes un joueur polyvalent, qui peut occuper différents postes. Lequel vous convient le mieux?


L’endroit où je me sens le mieux, c’est sur le terrain (sourire). Mais plus sérieusement, c’est dans l’axe du milieu de terrain que je peux utiliser mes qualités au mieux.

«Si je n’aide pas le FC Sion à gagner des matches, ma place est sur le banc.»Denis-Will Poha

Qu’est-ce que vous voulez ou qu’est-ce que vous pouvez apporter au FC Sion?


(Il réfléchit) C’est une bonne question. Ce que je peux vous garantir, c’est que je vais donner mon maximum. Faire en sorte de rendre l’équipe meilleure. Si ce n’est pas le cas, si je n’aide pas le FC Sion à gagner des matches, ma place est sur le banc.

On est à dix jours de la reprise du championnat. Le FC Sion est-il prêt?


On le saura le jour J. Si votre question est de savoir si on se prépare au mieux, je réponds oui. Chaque jour. Avec de l’exigence et de l’intensité. Et puis, en dehors du terrain, on revient à cet aspect multiculturel. Il est vraiment très important. Nous devons nous en servir comme d’une arme.

Vous savez que le FC Sion lutte contre la relégation depuis plusieurs années. Cela ne vous refroidit pas?


Pas du tout. Chaque saison est différente. On m’a parlé du cas de Zurich qui a remporté le titre après plusieurs exercices compliqués. Dans ce championnat, tout est possible. À condition de mettre les bons ingrédients en place.

Et c’est quoi ces bons ingrédients?


Le travail. La rigueur. L’exigence. La confiance. La solidité. Pleins de valeurs qu’il faudra assembler sur le terrain.

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