« Il faut arrêter de réagir et commencer à agir » : Fabio Celestini après le nul face à Servette

En quittant la pelouse du Servette FC avec un score flatteur de 2-2, les joueurs valaisans avaient bien conscience d’être chanceux. Que ce point venait davantage sanctionner les erreurs genevoises que récompenser leur propre performance.

« Nous, les joueurs, on ne peut pas se contenter de ça. » Numa Lavanchy

Le scénario fou, et cette égalisation obtenue grâce à un autogoal (Douline) à la 85ème ne suffisaient pas à cacher la déception. Comme le confirme le défenseur du FC Sion, Numa Lavanchy, très lucide à l’interview d’après-match. « C’est peut-être un match fou pour les supporters mais nous, les joueurs, on ne peut pas se contenter de ça. » Le latéral insiste sur la critique négative. « On ne peut pas s’estimer heureux avec ce match. On prend ce point, c’est sûr, mais notre première période était largement insuffisante. »

Encore des erreurs individuelles

Menés 2-0 et réduits à 10 après l’expulsion de Cyprien, les Sédunois n’y étaient pas après 45 minutes. Les largesses accordées aux Servettiens ont permis à Chris Bedia de s’illustrer, en marquant à deux reprises (17ème et 33ème minute). Et une nouvelle fois, comme contre Lugano une semaine auparavant, plusieurs défenseurs du FC Sion ont commis des erreurs grossières. Baltazar sur le 0-1 et Cavaré sur le 0-2.

« L’équipe était sur le terrain mais elle n’a pas transmis quoi que ce soit. » Fabio Celestini

C’est à se demander si le match à Genève était une sorte de prolongement négatif de ce qui s’était passé à Tourbillon. Voilà ce qu’en pense l’entraîneur de la formation valaisanne, Fabio Celestini. « Si l’on s’en tient aux erreurs individuelles, je suis d’accord avec cette analyse. Pour le reste, je ne partage pas cet avis. J’aurais d’ailleurs aimé voir le prolongement de notre dernier match mais aujourd’hui en termes de contenu c’était très compliqué. Il n’y a pas photo entre les deux rencontres. » Qu’est-ce qui a pêché alors ? « L’équipe était sur le terrain mais elle n’a pas transmis quoi que ce soit, affirme l’entraîneur. Avec ballon, sans ballon, dans l’attitude, l’esprit, la mentalité, il n’y avait rien de ce qu’on voulait voir dans un match comme celui-ci, dans un derby à Servette. »

« Si on doit toujours courir après le score, on n’ira nulle part. » Fabio Celestini

Sans jeter la pierre à qui que ce soit en particulier, le technicien vaudois mesure tout le travail qui lui reste à accomplir. « Si on doit toujours courir après le score, on n’ira nulle part. On prend un point, c’est le foot. C’est peut-être le point qu’on aurait dû prendre face à Lugano. Sur les deux matches, on n’en méritait pas davantage. »

Redoubler d’exigence

En jouant plutôt mal, le FC Sion a pris un point contre Servette. En affichant une certaine ambition la semaine d’avant, la formation valaisanne a été crucifiée dans la dernière minute des arrêts de jeu face à Lugano. Dans le contenu, le match s’étant soldé par une défaite était donc meilleur, du point de vue de l’entraîneur. Et sur le plan comptable, le nul 2-2 contre Servette est aussi bon à prendre.

« Sur notre égalisation, cela n’avait aucun sens au niveau tactique. » Fabio Celestini

Ne reste plus qu’à gommer tout ce qui ne va pas. Et ce n’est pas forcément une affaire de tactique. « C’est dans la tête que ça se joue, confirme le coach. Aujourd’hui on a égalisé avec une défense totalement recomposée. J’ai fait rentrer Itaitinga et Bua, honnêtement cela n’avait aucun sens au niveau tactique. » Et pourtant ça a marché. Sio, entré au début de la 2ème période parvenait à tromper le gardien Frick pour le 1-2 à la 50ème. Grgic, lui aussi aidé par la défense genevoise, était à l’origine du dernier but du match, synonyme du point empoché.

« On doit avoir le courage, la confiance et l’état d’esprit nécessaire pour prendre les choses en main. » Fabio Celestini

Si le placement des joueurs importe peu, ce sont donc les intentions qui clochent à en croire le Vaudois. « Une équipe qui sent le truc peut faire des miracles, affirme Fabio Celestini. Mais le problème c’est qu’on ne peut pas se contenter d’être toujours en réaction. On doit agir, on doit avoir le courage, la confiance et l’état d’esprit nécessaire pour prendre les choses en main. Il faut avoir l’envie de s’imposer et de gagner les duels. Pour l’instant, ce sont des éléments que nous n’avons pas mais on y travaille. »

Animé par l’immense défi qui se présente, Fabio Celestini sait qu’il a encore beaucoup de pain sur la planche. Et pour sa troisième sortie officielle, il devra une nouvelle fois se réinventer. En plus de Cyprien qui a pris rouge, Dimitri Cavaré, Anto Grgic et Mario Balotelli seront suspendus le prochain match, contre le FC Zurich à Tourbillon.