Candide Pralong : « J’ai pris un risque, mais j’adore ça, c’est stimulant, excitant. »

Mercredi 23 novembre 2022 - 14:45

Avril 2022, voilà la date à laquelle la saison 2021-2022 s’est terminée pour Candide Pralong. Avant de rempiler pour un nouvel exercice, le Valaisan a d’abord fait un bilan de son hiver. « Je venais de terminer les Jeux olympiques et pour repartir sur le bon pied, j’ai fait un point sur mes faiblesses. » Et depuis ce bilan, presque neuf mois se sont écoulés. Durant cette longue période de préparation, le fondeur Valaisan a mis l’accent sur un élément. « Cette année, j’ai décidé de faire de grands changements sur ma technique. C’était un point important pour moi », explique-t-il.  « J’ai l’impression que durant ces dernières années, il y a eu beaucoup d’évolution en ski de fond. À mon âge, j’ai dû me recycler et essayer de m’inspirer des meilleurs skieurs du moment, de cette nouvelle génération. »

Plus à l'aise en skating qu'en classique

Et pour y parvenir, il n’a pas hésité à utiliser les grands moyens : « Depuis le mois de mai, j’ai engagé un entraîneur pour travailler spécifiquement sur cet aspect. En quelques mois, on a changé plus que des détails, on a modifié énormément de choses en abordant une nouvelle approche. C’est vraiment la première fois de ma carrière que je fais de tels changements et j’espère que ça va payer. » Pour le savoir, Candide Pralong a eu l’occasion de se tester durant ses entraînements sur neige. « Il y a des choses qui vont beaucoup mieux, d’autres un peu moins bien et certaines carrément plus », dit-il. « En technique skating, ça fonctionne encore mieux que d’habitude et c’est super rassurant. Maintenant, en classique j’ai encore des incertitudes, des choses qui ne passent pas encore sur les skis. »

« Si je voulais encore passer un pallier, je devais changer quelque chose. »Candide Pralong

Entreprendre autant de modifications à plus de trente ans est un défi de taille. « C’est sûr que c’est risqué de faire ça maintenant, ça fait plus de quinze ans que je skie de la même manière. A l’époque, on suivait le modèle de Dario Cologna, mais aujourd’hui, la réalité est différente », affirme-t-il. « Si je voulais encore passer un pallier, je devais changer quelque chose. C’est un risque que j’ai pris, mais j’adore ça, c’est stimulant, excitant. » Effectuer de telles modifications, l’occasion aussi de sortir de sa routine. « Je suis toujours motivé à faire du sport, mais dès qu’il y a du nouveau, je suis emballé, ça me fait du bien », explique Candide Pralong. « Durant tout l’été, j’étais dans mon monde à essayer de m’améliorer. Je voulais réussir à mettre en place toutes ces nouvelles choses, et ça m’a encore plus motivé que d’habitude. »

Tous les voyants au vert avant la reprise

La saison 2022-2023 débute ce week-end en Finlande du côté de Kuusamo. À quelques jours seulement des premières courses de l’hiver, Candide Pralong se sent d’attaque. « Physiquement et mentalement je me sens bien. Je suis prêt et encore plus excité que d’habitude. J’ai hâte de mettre en pratique tout ce dont j’ai travaillé ces derniers mois », déclare-t-il. « J’ai aussi l’expérience nécessaire pour gérer une saison et mon état de forme, donc tous les voyants sont au vert. » Pour ce premier week-end de compétition, le fondeur du Val Ferret ne sait pas vraiment à quoi s’attendre : « Mon premier objectif, c’est de réussir à skier avec ma nouvelle technique. Si ça fonctionne, j’espère faire un pas supplémentaire en skating par rapport aux résultats des dernières années » indique-t-il. « En classique, comme déjà dit, je suis encore en manque de repères et ça risque d’être plus difficile. »  

 

« L’objectif principal, ça sera les championnats du monde de Planica en Slovénie. »Candide Pralong

Une saison c’est long et pour les sportifs c’est important de se fixer des objectifs. Et des objectifs, Candide Pralong en a plusieurs : « Sur le circuit de la coupe du monde, je veux m’approcher régulièrement de la 15ème place », affirme-t-il. « L’objectif principal, ça sera les championnats du monde de Planica en Slovénie. Je vais essayer d’avoir mon pic de forme à cette période. » Pour performer lors de cet évènement, il faudra commencer par se qualifier. Pour se faire, deux tops 25 ou un top 15 en Coupe du Monde seront nécessaires. Un objectif réalisable selon le Valaisan : « Si tout se passe comme prévu, ça devrait le faire. Je vais essayer de me qualifier le plus vite possible pour pouvoir me préparer au mieux. »

Deux étapes en Suisse dont une à Davos

On le sait, les athlètes se déplacent aux quatre coins de la planète durant leur carrière. Parfois, quelques étapes ont aussi lieu à domicile, de quoi profiter d’un soutien plus prononcé. « Courir en Suisse, ça permet à notre entourage de venir nous soutenir. Je me réjouis de pouvoir partager ma passion et mon amour du sport avec le plus de gens possible », sourit-il. « C’est ça qui est beau dans le sport. Faire des performances personnelles pour pouvoir ensuite les partager avec ses amis, sa famille.» Et dans ces courses en Suisse, Candide Pralong a surtout coché l’étape de Davos. « C’est un événement qui me tient à cœur et c’est souvent sur cette piste que je réalise mes meilleurs résultats. » Pourquoi certaines courses semblent mieux réussir aux athlètes que d’autres? La réponse n’est pas si simple. « C’est une bonne question. C’est vrai que souvent un coureur performe sur un parcours plutôt qu’un autre. Je pense que ça dépend avant tout du profil de la course. » Pour le fondeur du Val Ferret, la piste de Davos répond à ses qualités. « C’est un parcours avec une longue montée, pas très raide, et ça, ça me convient parfaitement », dit-il. « Il y a aussi un aspect mental. Si un parcours nous sourit deux années de suite, on y va avec le plein de confiance les fois d’après. »

 

« Tant que je progresse et que les résultats suivent, je veux continuer »Candide Pralong

Âgé de plus de trente ans, le fondeur valaisan sillonne les pistes depuis une quinzaine d’années. Après autant de temps sur le circuit professionnel, Candide Pralong regarde saison après saison. « Je prends année après année. Je profite de la vie que je mène car c’est la vie que je rêvais quand j’étais gamin. Je profite de chaque saison. » Un enthousiasme qui devrait lui permettre de continuer encore quelques années, même si le l’aspect mental ne sera pas la seule variante à prendre en compte. « Tant que je progresse et que les résultats suivent, je veux continuer », affirme-t-il. « Si je dois arrêter dans deux ans car mes résultats ne suivent plus, ça ne sera pas la fin du monde, mais j’espère continuer au moins jusqu’aux prochain Jeux Olympiques. »

Pour rappel, les premières courses de ski de fond de cette saison 2022-2023 se déroulent à Kuusamo en Finlande dès vendredi.

 

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