Gurvan Morvan: «Ramener une Coupe à Hélios cette saison serait la cerise sur le gâteau»
C’est l’été des changements au sein des clubs valaisans de basket. Les trois représentants de notre canton au sein des élites masculine et féminine aborderont tous la nouvelle saison avec un nouvel entraîneur à leur tête. Au BBC Monthey-Chablais, «l’après Patrick Pembele» se fera avec le Grec Chris Chougaz. À Troistorrents, c’est le Français Frédéric Berger qui a été appelé à succéder à l’Espagnol José Gonzalez Dantas. Enfin, du côté d’Hélios Basket, le nouvel homme fort se nomme Gurvan Morvan. Il remplace le Belge Benny Mertens, parti après une seule année à la Salle de Bresse.
«Sur dix entraîneurs, neuf et demi souhaitent travailler avec les mecs. J’ai vite compris que j’avais plus de chances de rapidement avoir des responsabilités en m’engageant avec les filles.» Gurvan Morvan
Breton d’origine, Gurvan Morvan a rejoint le club vétrozain après plus de vingt ans d’expériences diverses dans le basket français. Le basket féminin uniquement. «Sur dix entraîneurs, neuf et demi souhaitent travailler avec les mecs. J’ai vite compris que j’avais plus de chances de rapidement avoir des responsabilités en m’engageant avec les filles», explique-t-il. Tantôt entraîneur principal, tantôt assistant voire même analyste vidéo, il a roulé sa bosse dans l’Hexagone, passant notamment huit ans au sein de la structure de l’ASVEL en région lyonnaise. «J’ai également été responsable de centre de formation. Aujourd’hui, je souhaite avoir plus de temps à accorder à ma famille que durant les 26 dernières années. C’est l’une des raisons expliquant mon choix de quitter le haut niveau, la Coupe d’Europe et les gros championnats de basket féminin.»
Il avait déjà proposé ses services à Hélios
Le natif de Saint-Malo affirme avoir déjà été en contact avec les dirigeants d’Hélios Basket dans le passé. «Cela fait trois ans que j’avais la volonté de venir en Suisse. J’ai envoyé une première fois mon CV par mail mais cela ne s’était pas fait à l’époque. Cette fois, mon agent a eu contact avec Valerie Barbe (ndlr: vice-présidente du club). Les dirigeants m’ont demandé si le défi m’intéressait toujours et les choses se sont réglées rapidement.» Gurvan Morvan n’a ainsi pas vraiment eu besoin d’être séduit avant de s’engager. «Nous n’avons même pas entamé de négociations au niveau du salaire. J’ai tout de suite senti que nous partagions tous les mêmes idées. Ma volonté était de retrouver un club familial et je peux d’ores et déjà vous assurer avoir trouvé ce que je cherchais ici.»
«Je ne peux pas dire que mon quotidien soit plus difficile aujourd’hui que dans le passé puisque j’ai obtenu tout ce que j’ai demandé aux dirigeants.» Gurvan Morvan
Arrivé il y a une dizaine de jours en Valais en compagnie de ses deux fils de 13 et 7 ans, le Tricolore s’est établi sur les hauteurs. «C’était une demande de ma part. Je ne voulais pas vivre en appartement mais dans les montagnes. Les dirigeants m’ont trouvé un magnifique chalet à Vex. Mon épouse et mes deux filles qui sont restées à Lyon pour leurs études viendront nous trouver de temps en temps. L’aîné de mes deux garçons joue au foot. Après avoir évolué à l’OL, il va rejoindre les jeunes du FC Sion.» Rien ne pouvait semble-t-il refroidir Gurvan Morvan à l’idée de rejoindre la Suisse. Ni le fait d’être contraint de se séparer (provisoirement) d’une partie de sa famille, ni le fait de débarquer dans un environnement qui n’a rien à voir avec ce qu’il a connu jusqu’ici. «Le basket est évidemment moins huppé ici qu’en France mais peu importe le pays, les joueuses restent des joueuses. Cela ne change en rien ma manière de travailler et de transmettre ma passion pour ce sport à mon équipe. Je ne peux pas dire non plus que mon quotidien soit plus difficile aujourd’hui que dans le passé puisque j’ai obtenu tout ce que j’ai demandé aux dirigeants. Les infrastructures que j’ai à disposition ici ne diffèrent pas tellement de ce que j’ai connu. À titre personnel, j’essaie d’amener une structure la plus professionnelle possible et jusqu’à présent, j’ai la sensation que tout le monde répond positivement à ce que je demande.»
La volonté de former et de faire confiance aux Suissesses
S’il vient d’arriver dans son nouvel environnement, le Breton a débuté son travail bien avant. Il a lui-même contribué à la construction de l’effectif d’Hélios Basket pour la saison à venir. «J’ai échangé avec beaucoup d’agents», relève-t-il. «Avec le budget que j’avais à disposition, je suis très heureux des deux joueuses étrangères que nous avons engagé (ndlr: Lilly Grace Ritz et Anna Grace Clephane). À voir si nous parvenons à en engager une troisième (ndlr: lire encadré ci-dessous). Mon but est également de faire confiance aux Suissesses et de travailler comme formateur. D’un point de vue des résultats, ma priorité est d’accéder aux playoffs. Si on y parvient, on verra jusqu’où on peut aller. La cerise sur le gâteau serait de ramener une Coupe, pour les 50 ans du club et les 50 ans de présidence de Michel Huser. Je serais ravi de pouvoir lui rendre ainsi la confiance qu’il m’a accordé en acceptant de me prendre ici.»
«Je connais très bien l’entraîneur de Troistorrents. On va pouvoir s’aider mutuellement dans ce processus d’acclimatation au basket suisse.»Gurvan Morvan
Avant de débarquer à Hélios, Gurvan Morvan a donc (entre autres) œuvré durant huit saisons à l’ASVEL. Il y a alors côtoyé un certain…Frédéric Berger, le nouvel entraîneur de Troistorrents. «On se connaît énormément et on se respecte beaucoup», affirme-t-il. «Je ne savais pas qu’il avait lui aussi rejoint le Valais avant de signer mon contrat mais on s’est téléphoné ensuite. Je pense qu’on va pouvoir s’aider mutuellement dans ce processus d’acclimatation au basket suisse. On a prévu d’organiser quelques phases d’entraînements ensemble, d’effectuer des matches amicaux pour répéter nos gammes respectives. Hélios-Troistorrents, c’est avant tout un derby pour vous ou pour les fans des deux clubs. Je ne sais pas encore s’il y a une réelle animosité qui ne nous permettrait pas de bosser comme on l’entend mais ce n’est en tout cas pas dans cet état d’esprit que l’on souhaite avancer l’un comme l’autre.»
À l’aube de célébrer son 50ème anniversaire, Hélios Basket souhaite mettre toutes les chances de son côté de briller lors de cette année particulière. Le club vétrozain a ainsi lancé il y a quelques semaines une campagne de financement participatif visant à lui fournir les fonds nécessaires pour l’engagement d’une troisième joueuse étrangère. «On verra bien si on parvient à réunir le budget nécessaire», relève à ce propos l’entraîneur Gurvan Morvan. Sur la plateforme I Believe In You , Hélios Basket a fixé à 15'000 francs le montant souhaité. À l’heure actuelle, la cagnotte se monte à un peu plus du 20% de ce chiffre.