Paolo Tramezzani: «Barthélémy, c’est le petit frère que je n’ai jamais eu»

Jeudi 27 octobre 2022 - 16:56

Cinq jours plus tard, l’incompréhension demeure dans l’esprit de Paolo Tramezzani. Elle n’entoure pas la prestation de son équipe, rentrée pour la première fois en sept ans de Berne avec un point dans les bagages, mais ce fait de match survenu dans les arrêts de jeu du duel face à YB au Wankdorf. Cet avertissement adressé dans sa direction par Urs Schnyder, l’arbitre de la rencontre. «Sur le coup, le sentiment qui prédominait était la stupeur. La surprise qui subsiste aujourd’hui encore. Je ne vois pas ce qui m’est reproché sur cette action.»

Le FC Sion conteste, la Ligue confirme

Ce carton jaune a été le principal thème de discussion du point-presse organisé ce jeudi à Riddes par le club valaisan. «Je me concentre sur la préparation du prochain match», n’a cessé de répéter l’Italien. En vain. Il faut dire qu’après treize journées seulement de championnat, il a déjà été sanctionné pour la 4ème fois. Intox volontaire, mauvaise interprétation ou espoir fondé, le Mister a clamé à plusieurs reprises qu’il s’imaginait bien être auprès de ses joueurs pour la venue du FC Zurich, champion en titre et actuelle lanterne rouge, à Tourbillon (coup d’envoi à 14h15). Contactée, la Ligue confirme qu’un courrier de contestation lui a été adressée par le club sédunois. Elle estime en revanche qu’à l’heure actuelle, les chances de voir la suspension infligée à Paolo Tramezzani être retirée sont très minces.

«Je ne changerai jamais. Tant que je fais ce métier, je resterai le même.» Paolo Tramezzani

En trois passages à la tête du FC Sion, le technicien a eu le temps de se faire connaître. De ses joueurs, du public, des observateurs et aussi, des arbitres. Dans cette fin de match disputée dans la capitale, il a ainsi autant semblé payer le comportement de tous ceux qui étaient debout à ses côtés dans la zone technique sédunoise que sa propre réputation. «On m’en veut peut-être de vivre les matches avec trop de passion», souffle-t-il avec amertume. «Ce que je peux vous assurer, c’est que je ne changerai jamais. Tant que je fais ce métier, je resterai le même. Pour moi, il est inimaginable de vivre les parties d’une autre manière.»

À chacun sa perception de l’agitation

Présent face à la presse quelques minutes après son entraîneur, le milieu de terrain Luca Zuffi a reconnu que «beaucoup d’émotions se dégagent à chaque match du bord de la touche. Tout le monde veut y amener son énergie et avoir un impact sur ce qui se passe sur le terrain.» Tout en reconnaissant que chaque joueur perçoit cette agitation quasi-constante d’une manière différente, le numéro 7 affirme que personnellement, il voit ça comme un signe positif. «Cela prouve que chacun apporte sa contribution pour aider le groupe.»

«Ce qui nous lie avec Barth est quelque chose de vrai, fondé sur de réels sentiments.» Paolo Tramezzani

Parmi les personnes les plus souvent présentes aux côtés de Paolo Tramezzani le long de la ligne de touche, impossible de ne pas remarquer Barthélémy Constantin. Le directeur sportif se lève régulièrement, tantôt pour encourager ses joueurs que pour invectiver le 4ème arbitre. Tous deux sanguins, le coach et le dirigeant ont une relation particulière. «Barth, c’est mon petit frère, celui que je n’ai jamais eu», avoue le Transalpin. «C’est un garçon que je connais depuis plus de cinq ans et que j’essaie d’aider à grandir. Je ne l’estime pas pour son nom de famille ou pour sa fonction au sein du club. Ce qui nous lie est quelque chose de vrai, fondé sur de réels sentiments. La base de la réussite pour nous, c’est de bien concilier ces liens professionnels et fraternels.»

Les souvenirs du printemps passé

Voir Paolo Tramezzani être privé de banc n’est pas une nouveauté. Elle rappelle une situation déjà vécue au printemps écoulé lorsque le Transalpin avait écopé de trois matches de suspension pour un carton rouge reçu contre…Zurich à Tourbillon. «C’était une période de m**** durant laquelle je n’ai pratiquement pas dormi pendant trois semaines», se rappelle-t-il. «En tant qu’entraîneur, ta place est sur le banc, auprès de tes joueurs. Quand tu es privé de ça, tu souffres. Ne pas pouvoir aider l’équipe quand elle en a besoin, ça fait mal. Et ne me parlez pas de potentielle communication par téléphone ou par message depuis les tribunes. Ça n’a rien à voir.»

«Le président de retour sur le banc? On se laisse surprendre.» Luca Zuffi

Orphelin de son coach, le FC Sion avait subi trois revers en autant de sorties il y a quelques mois. «On a donc l’occasion de montrer qu’on a fait un pas en avant cette saison», estime Luca Zuffi. «À nous de montrer que l’on n’a pas forcément besoin de la pression du coach pour obtenir un résultat.» Si rien ne bouge d’ici là et que Paolo Tramezzani est bel et bien suspendu, une question subsiste: Qui prendra les rênes dans la zone technique dimanche face à Zurich? Au printemps, Christian Constantin lui-même s’était auto-désigné coach-intérimaire. «Voir le président de retour sur le banc? On verra bien. On se laisse surprendre», sourit le milieu de terrain.

Fait insolite: les deux entraîneurs principaux devraient être en tribunes dimanche. Le technicien zurichois Bo Henriksen a en effet lui-aussi été suspendu par la Swiss Football League pour avoir protesté envers le 4ème arbitre lors du match face à Bâle jeudi dernier (0-0).

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CM